[ciné] LITTLE MISS SUNSHINE
C'est l'histoire d'une famille un peu spéciale...
LITTLE MISS SUNSHINE
Réalise par J. Dayton - Valerie Faris
Avec Greg Kinnear
Toni Collette
Steve Carell
Abigail Breslin
On rit un peu, on pleurerait presque, on s'ennuie pas mal - 3/10
Synopsis
Les Hoover ont beau ne pas incarner un modèle de famille équilibrée, quand Olive décroche par chance une invitation à concourir pour le titre très sélectif de Little Miss Sunshine en Californie, toute la famille fait cependant corps derrière elle. Les voilà donc entassés dans leur break Volkswagen rouillé : ils mettent le cap vers l'Ouest et entament un voyage tragi-comique de trois jours qui les mettra aux prises avec des événements inattendus, tandis que les débuts d'Olive vont bouleverser cette famille farfelue à un point que personne ne peut soupçonner…
Une famille presque parfaite...
Avis
Un film assez particulier, succès surprise au box-office, que certains trouveront frais et divertissant. Pourtant, ce n'est pas gagné d'avance. Stéréotypé, grossièrement mis en scène, en se cantonnant à l'humour gag ou noir (pas très fin, voire même de très mauvais goût), les réalisateurs semblent délibérément oublier une prise de position pour rester dans le trivial. On oublie la psychologie des personnages - pourtant il y aurait eu de quoi - pour laisser s'enchaîner les péripéties que va traverser cette famille assez atypique. De l'oncle homo suicidaire au grand-père obsédé, en passant par le père "écrivain" en quête de win et le fils muet et aigri, on suit ces protagonistes dans un road-trip malheureusement trop rarement tripant. En effet, c'est parfois drôle, mais on ne pourra que déplorer des personnages trop caricaturaux et des dialogues un peu trop souvent dignes d'un teen-movie.
Heureusement, dans tout ça, Steve Carell relève un peu le niveau et rend son personnage drôle, touchant et pertinent. La jeune Abigail Breslin également est un petit bonheur à elle toute seule, rien que pour son sourire et ses yeux embués de larmes lorsqu'à la veille du concours, elle est morte de trac et réconfortée par son grand-père. Enfin, Toni Collette livre une prestation très convaincante dans ce rôle de mère un peu dépassée.
Enfin, on retiendra quelques plans - quoique pas forcément bien originaux - ainsi qu'une discussion sur le ponton, devant la mer, entre l'oncle et le fils, qui reste en fait la seule véritable scène intéressante de ce film qui manque atrocement de profondeur.
A voir donc? Pourquoi pas. En prenant le film au troisième degré, on peut se contenter de rire de ces personnages un peu déjantés et des malheurs qui leur tombent dessus, tout en faisant abstraction de cette famille qui se décompose sous les engueulades et se réconcilie sur un podium.
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Le détestable Chronic'art a dit : - et pour une fois, je suis d'accord -
Au final, Little miss sunshine est plutôt un film anecdotique, mais c'est aussi un symptôme intéressant du cinéma indépendant US, coincé quelque part entre un étouffant et assez vain surmoi auteuriste (le récent Brick) et une dépersonnalisation croissante dans ses choix esthétiques (la veine Little miss sunshine). Car l'absence presque complète de mise en scène dans le film de Jonathan Dayton et Valérie Faris va de pair avec une façon d'éradiquer toute prise de risque, de ne jamais dépasser les bornes du "bon goût" et se colleter au trivial. Il faut voir comment l'anecdote du mort que la famille transporte dans le van n'est ici qu'un simple motif scénaristique (et pas question de voir ce corps bien sûr), là où dans 40 ans, toujours puceau la scène de l'épilation (quelque lignes dans un scénario) tenait sa puissance triviale à ce qu'elle transcendait le scénario pour s'inscrire dans la durée des plans et des comédiens. Durée des plans, durées des comédiens, deux vertus cardinales superbement ignorées ici.