[ciné] FUR : PORTRAIT IMAGINAIRE DE DIANE ARBUS
Avec Nicole Kidman, Robert Downey Jr, Ty Burrell
UN FILM DE STEVEN SHAINBERG Drame, Biopic - 2h05 - 10 Janv. 07
La Belle photographie la Bête.
New York, 1958. Diane Arbus, fille d'un riche fourreur, étouffe dans son rôle de mère attentionnée et d'assistante docile de son mari photographe. Intriguée par le nouveau locataire de l'immeubles, elle monte un soir à sa rencontre, munie d'un appareil photo. La porte s’ouvre sur Leonard Sweeney, un homme affligé d'une maladie très rare qui provoque chez lui une pilosité surabondante ainsi que des problèmes respiratoires.
Nouveau film du très cinglant Shainberg (La secrétaire) ce portrait imaginaire de la célèbre photographe Diane Airbus n'est en rien un film historique ou biographique. Les personnages et l'histoire sont en grande partie fictifs. Mais là où Peter Webber et Olivia Hetreed avait réussi un coup de maître (à partir du roman de Tracy Chevalier consacré au célèbre tableau de Vermeer) avec le film La jeune fille à la perle, Shainberg se vautre.
On peut saluer l'idée et le risque pris par le réalisateur de s'intéresser à ce qui conduira l'artiste à développer son intérêt pour les clichés hors de la norme. Néanmoins, on se serait attendu à davantage d'immersion dans son univers et à une prise de position moins perverse quant à la fascination de son personnage pour les êtres différents (tels les nains, les géants, les siamois et autres "phénomènes" de la nature humaine).
Restent néanmoins une image lumineuse, soignée et maîtrisée (avec de très beaux plans et une belle palette de couleurs) et deux acteurs dans leurs personnages. Seulement, ces derniers semblent prisonniers du film qui n'a pas eu la profondeur qu'il méritait. Ils le sont également de leurs rôles où ils ne peuvent guère se mettrent à nu - au sens figuré - et l'on regrettera que Kidman, bien que dérangeante, tombe dans la facilité avec un éventail d'émotions qui finit par lassé car déjà employé dans plusieurs de ses précédents films (Eyes Wide Shut, Birth, La couleur du mensonge).
Un film étrange et decevant car manquant singulièrement d'originalité sur ce personnage fascinant. Quelques scènes intéressantes (le début prometteur, le bain masqué, l'épilogue sur la plage) et deux assez bons acteurs sans l'étincelle.
FUR : PORTRAIT IMAGINAIRE DE DIANE ARBUS
Imaginaire enfermé dans la perversité et l'étrangeté.
A consulter
Comme au cinéma : critique de Fur.
Kestendi la grenouille bleue ? Chronique de Fur.
Filmos
Nicole Kidman
Prête à tout, Moulin Rouge, The Hours, Les Autres, Dogville...
A venir : Les Royaumes du Nord de Chris Weitz.
Robert Downey Jr.
Ally McBeal, Tueurs nés, Kiss kiss Bang bang
A venir : Zodiac de David Fincher.
Steven Shainberg
La secrétaire
Prochaine critique
Le dernier des fous de Laurent Achard