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~ LE BLEU DU MIROIR : Critiques Cinéma, DVD et TV ~
27 mai 2007

[dvd] L'ARC

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Un vieil homme vit avec une jeune fille qu'il retient loin du monde, sur un bateau en pleine mer. Il compte l'épouser lorsqu'elle aura 17 ans. Les pêcheurs, de passage sur l'embarcation, ne manquent pas de remarquer la ravissante jeune fille, toujours farouchement surveillée par son protecteur. Mais, les rêves de mariage de ce dernier tournent à l'obsession lorsque s'éveille chez sa promise un intérêt pour un jeune homme de la ville… 

L'arc, objet sublimé...

Le très inspiré réalisateur sud-coréen Kim Ki-duk nous offre une nouvelle métaphore picturale avec ce film sorti en 2005. La découverte du monde et la possessivité du désir amoureux sont les thèmes qu'ils explorent à nouveau après Printemps, été, automne, hiver... et printemps et Locataires, deux de ses précédents films. Autre similarité, cet isolement de la vie terrestre par l'eau, élément de pureté qui tient éloigné des tentations extérieures.

Ce huit-clos, très simpliste et plutôt riche en images et en symboles, utilise les multiples facettes de l'arc, objet tour à tour guide divinatoire, outil d'expression d'un sentiment de jalousie ou de menace, voire même instrument de musique - l'auteur suggère un violon qui jouerait dans l'imaginaire une douce mélodie que l'on écouterait docile, bercé par la quiétude des remous de l'océan. Le film flotte dans cette espèce d'harmonie visuelle et philosophique qu'il sait si bien créer, porté par les vagues de ce bâteau que l'on ne quitte pas durant 1h27.

« Fort et beau comme le son d'un arc tendu, j'aimerais vivre ainsi jusqu'au jour de ma mort.»

Un vieux marin trouve le réconfort auprès de cette jeune fille qu'il a recueilli il y a plus de dix ans et qu'il compte épouser une fois qu'elle sera en âge. Han Yeo-reum, toute en ambiguité, interprète cette adolescente qui se laisse vivre et choyer par le vieil homme qui compte les jours le séparant de leur prochaine union. Rien ne semble pouvoir venir troubler ce destin, si ce n'est quelques éléments extérieurs qui vont bousculer le dessein de cet homme. La jeune fille, jusqu'alors paisiblement consentante, va peu à peu changer de comportement vis-à-vis de lui et dénouer le lien qui l'unit à lui. Les deux acteurs sont d'une justesse et d'un naturel approprié. Les plans sont d'une beauté véritable, certaines scènes flirtent entre la cruauté et la tendresse. L'émotion serait presque au bord des yeux. Le cinéaste n'a alors plus qu'à transposer à l'écran cette nouvelle fresque d'esthète qu'il dessine avec poésie...

Oui, mais on regrettera toutefois que la magie n'opère pas davantage, la faute à un scénario facile peut-être trop grossièrement esquissé, qui ne lui permet pas d'atteindre la grace de ses précédents chefs d'oeuvres. L'Arc souffre donc d'un émerveillement qu'il ne parvient pas à éveiller chez le spectateur. Beaucoup de bonnes intentions mais on sent toutefois que le très prolifique réalisateur va devoir retrouver un nouveau souffle.

L'ARC 3sur6

AVEC JEON SUNG-HWAN, HAN YEO-REUM, SEO JI-SEOK
  UN FILM DE KIM KI-DUK drapeau_coreesud DRAME - 1h30 - 2005

 

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Comme un symbole, Souffle est justement le titre de son prochain film, sélectionné à Cannes. Il devrait sortir le 21 Nov, précédé du tout aussi prometteur Time - lui programmé pour le 15 Août. Les deux bandes-annonces m'ont enthousiasmé, surveillez la programmation de vos cinés préférés !

timeAFF2 souffle
 


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Commentaires
S
Peut-être pas son meilleur, mais un superbe film du cinéaste. Je me suis pas ennuyé une seconde tellement j'avais l'impression qu'on me dessinait un poème sous les yeux.
B
Beaucoup de mal aussi, mais perso c'est avec l'oeuvre en générale de ce cinéaste. Contemplatif, certes, mais chiant. Ne peut on pas s'extasier de certaines choses avec une autre approche ? Visuellement, Ki Duk est très fort, mais on repassera pour le reste ; L'arc confirme cette idée, dommage.
C
C'est exactement ce que je pense de ce cinéaste : Un vrai talent, des idées à la pelle, des trouvailles scénaristiques mais en même temps un manque de structuration et de cohérence. Tellement prolifique qu'il finira bien par trouver son chef-d'oeuvre, j'en suis presque sûr. On a pu voir ça par exemple avec Johnny To. A maturation, Kim Ki-duk va nous en mettre plein la vue.
N
Je m'étais franchement ennuyé devant ce nouvel opus de Kim Ki Duk. Pourtant j'avais beaucoup aimé Printemps... et Locataires. Là je me suis pratiquement endormi dans la salle. Faudrait que je le revois.
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