[dvd] LONG WAY HOME

Le quartier du Lower East Side à New York, sous la chaleur étouffante de l’été. Victor, 16 ans, sa sœur Vicky et son frère Nino partagent la même chambre du petit appartement de leur grand-mère, émigrée de longue date de la République Dominicaine. Elle porte sur eux un regard attentionné et vigilant, plus sévère à l’encontre de Victor qui, à ses yeux, a une influence néfaste sur la famille. Par une chaude après midi, Victor, qui se veut un séducteur irrésistible, rencontre Judy et sa meilleure amie Melonie. Judy est une beauté mystérieuse qui attire tous les garçons du quartier. Mais elle cherche plus qu'un petit ami, quelque chose de vrai, d'exceptionnel. Entre l’exaspération de sa grand-mère, l’admiration de son frère et de sa sœur, et le regard de Judy qu’il tente de séduire, Victor s’achemine sur la voie de la responsabilité.

Home sweet home...

Ce film récompensé au festival de Deauville 2002 est une bonne surprise. Le cinéaste livre un film matûre, détaché des oeuvres clichés sur l'adolescence et la famille. On ressent la sincérité du propos à travers ses acteurs, quasiment tous débutants, et cette caméra sur l'épaule qui capture des évènements banals mais amusants et touchants.

La naïveté de Victor est attachante : il essaie de se montrer fort, intouchable, mais il n'est pas vraiment pas ce petit caïd que ça granma craint qu'il ne devienne. Il est l'aîné de cette famille raccomodée, celui qui fait l'expérience de la vie, que sa petite soeur espionne et cafte, celui auprès de qui son frère chouchou de la grand-mère vient demander des conseils sentimentaux alors que son frère n'est pas le séducteur dont il veut se donner la réputation.

Cet honnête film dépeint ces quartiers latinos de New-York où résident ces migrants depuis des décennies, en évitant assez habilement la caricature de la racaille armée jusqu'au dent, dansant sur le hip-hop. Ses personnages sont ordinaires, ils n'ont pas une vie trépidente ou mélo-dramatique. Un film sans artifice (ce qui fait justement son charme) et sans volonté particulière de dénoncer des phénomènes culturelles, mais qui apporte intrinsèquement quelques reflexions sur l'intégration des immigrés, la situation des jeunes filles dans les quartiers. Un cinéma rempli de tendresse toute en simplicité. 

LONG WAY HOME

AVEC VICTOR RASUK, JUDY MARTE, ALTAGRACIA GUZMAN
  UN FILM DE PETER SOLLETT COMEDIE, DRAMA - 1h24 - 2003

        Anecdotes de tournage         
Pour la petite histoire, il est intéressant de noter que le prénom des personnages est en fait identique à celui de l'acteur qui l'interprète. Ainsi, Victor Vargas est joué par Victor Rasuk, Judy Marte est la Judy dont Victor tombe amoureux... Autre anecdote, le frère de Victor dans le film est aussi le vrai frère de l'acteur dans la vie. On comprend donc mieux pourquoi ils se ressemblent si bien !

Comments

[Laura]

J'ajouterai même que la très belle et très douée Judy Marte a été découverte par le réalisateur de Long Way Home, qui, pour son film, a recruté des jeunes du quartier (et non des acteurs professionnels). C'était risqué, mais finalement, je trouve que ça sert son film. Les personnages sont d'autant plus vraissemblables qu'ils ne jouent que leur propre rôle.