[ciné] THE VISITOR
THE VISITOR Grand Prix de Deauville 2008 - RÉALISE PAR THOMAS McCARTHY - AVEC RICHARD JENKINS, HAAZ SLEIMAN, HIAM ABBASS COMEDIE DRAMATIQUE - 1h45 - Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès... Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui. - Après l'excellent The Dead Girl de Karen Moncrieff, sorti en janvier dernier et récompensé au Festival de Deauville l'an passé, le Grand Prix de cette année 2008 met la barre quasiment aussi haut. Réalisé par Thomas McCarthy, The Visitor est un beau film, plein de compassion, d'humanité et qui donne le sourire mais parfois un peu la rage. Richard Jenkins, qui interprète un soixantenaire un peu aigri qui s'ennuie dans sa vie privée et professionnelle, est formidable une nouvelle fois. Celui qui fut l'inimitable Nathaniel Fisher Sr. dans Six Feet Under, campe ici un personnage qui se révèle aussi amusant qu'attachant. Par sa justesse d'interprétation, jamais dans l'excès, lors des scènes comiques autant que celles plus difficiles, il porte le film d'une façon admirable. Sa mine, son allure et son expressivité, mis en valeur par une mise en scène intelligente, et sa position de personnage intouchable - en comparaison aux autres - font également que l'on s'identifie à lui, puisqu'on n'a rien d'autre à faire dans notre siège que d'être également révolté et désamparé face à un système aussi peu humaniste. Face à lui, Haaz Leiman n'est pas en reste. Son sourire rayonnant, son optimisme puis son regard inquiet, le rendent lui aussi terriblement attachant. Enfin, la belle et discrète Hiam Abbass livre une interprétation très intéressante, dont le sort personnel n'est pas forcément enviable malgré la beauté, la sincérité et la simplicité de son histoire dans le film. Un très beau film donc, qui manque peut-être un peu de rythme pour véritablement se hisser au rang de grand film. Mais toutefois un film que je recommanderais à quiconque est tenté par l'histoire.
8 / 10
Tom McCarthy fait mouche dans la justesse de ton. Il délivre des messages d'espoir, de compassion en parlant de sujets aussi vastes que l'immigration et le deuil. (...) nous montre l'image d'une humanité cruelle et froide... - Brazil
Une fable infiniment humaine, tendre et sensible, sur la découverte de l'autre et de sa culture. - Le Figaroscope
The Visitor aborde des valeurs telles que la tolérance, l'ouverture, l'acceptation de la différence culturelle avec dignité. Tom McCarthy ne fait pas dans l'étalage des sentiments. Il opte pour une mise en scène sobre, en se concentrant sur la psychologie et la complexité des personnages. - Le JDD