[ciné] THE CURIOUS CASE OF BENJAMIN BUTTON
RÉALISÉ PAR DAVID FINCHER – AVEC BRAD PITT, CATE BLANCHETT, TILDA SWINTON – GENRE FANTASTIQUE – DURÉE 2H35 – ÉTATS-UNIS – SORTIE (FR) 4 FÉVRIER 2009 |
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Mon avis sur le film L'étrange histoire de Benjamin Button était sûrement le film le plus attendu de l'année 2009 : une bande-annonce fascinante, une pléiade de nominations aux Oscars, une adaptation de l'œuvre de Scott Fitzgerald par David Fincher, LE réalisateur surdoué de Se7en et Fight Club. De quoi en faire fantasmer beaucoup. Moi inclus. C'est ainsi que quelques jours après sa sortie, je me suis rendu dans un cinéma tout confort pour suivre l'extraordinaire histoire de ce Benjamin Button, vieillard et tout fripé à la naissance rajeunissant au fil des années. Pour incarner ce personnage hors du commun, il fallait un acteur charismatique. Brad Pitt, acteur fétiche pour Fincher, interprète celui-ci et s'en tire remarquablement bien dans ce rôle pour lequel il s'est fortement investi et qui a demandé un travail minitieux pour des effets spéciaux rendant la transformation irréprochable et admirable. Mais depuis quelques années, il semblerait que le réalisateur américain ait perdu de sa fougue et de son audace. Panic Room et Zodiac ont laissé cette impression qu'il s'attelait à des exercices de style assez réussis mais terriblement formels, et forcément décevants après le chef d'œuvre Se7en ou les cultes Fight Club et Alien 3. Son nouveau film n'échappe malheureusement pas à cette tendance. La réalisation est soignée, les effets spéciaux impeccables, la photographie policée et l'écriture plutôt bonne mais tristement sage. Et finalement, on ressort quelque peu déçu. Pourtant, et sans vouloir jouer les rabat-joie, on passe un très bon moment devant ce film malgré quelques longueurs. On suit l'histoire de ce personnage atypique avec intérêt et curiosité, et l'on s'attache à ce bonhomme dont les rides disparaissent au fil du temps. Mais cela reste un peu plat. Les séquences à l'hôpital où la fille de Daisy relit le journal intime de Benjamin à sa mère ralentissent considérablement la narration et cassent le rythme et la magie du conte. Peut-être était-ce le désir du réalisateur, mais si c'est le cas, son choix ne m'apparaît alors pas très judicieux, tant certaines de celles-ci sont ternes voire pénibles et bien trop pathos. Alors comment expliquer un tel succès et les louanges accordés au film ? Peut-être parce que David Fincher est un grand cinéaste qui a été très critiqué à l'époque pour ses œuvres - alors qu'elles sont désormais considérées, à raison, comme cultes dix ans plus tard - et que son Benjamin Button a quelque chose d'universel et de transgénérationnel qui plait, comme un mélange entre Forrest Gump et Titanic. Et il est vrai que l'histoire de cet être extraordinaire faite de combats personnels, de voyages et de rencontres aux quatre coins du globe (valorisées par des seconds rôles de qualité, notamment une Tilda Swinton, excellente ici, alors qu'elle ne m'avait pas convaincu dans ses précédents rôles) a de quoi séduire et apparaît comme une fable beaucoup plus contemporaine qu'il n'y paraît. |
Un film grand public qui manque malheureusement quelque peu de personnalité, qui souffre de la comparaison avec l'univers d'autres cinéastes comme Tim Burton ou Steven Spielberg. Mais surtout, un film qui, malgré de très beaux moments, manquent des qualités auxquelles Fincher nous avait habitué : audace, virtuosité et une flopée de scènes prodigieuses. Toutefois, il serait dommage de passer à côté d'un beau moment de cinéma et d'une très belle histoire en forme de conte des temps modernes. |
L'avis de la presse Il est fini le temps du cynisme IKEA : les gens veulent de l'humain, de l'espoir et du "yes, we can" pour refaire le monde. Fincher a tout compris. DvdRama |