[dvd] LES VIES PRIVÉES DE PIPPA LEE
THE PRIVATE LIVES OF PIPPA LEE RÉALISÉ PAR REBECCA MILLER – AVEC ROBIN WRIGHT-PENN, ALAN ARKIN, KEANU REEVES, JULIANNE MOORE – GENRE COMÉDIE, DRAMA – DURÉE 1h33 – ÉTATS UNIS – SORTIE (FR) 11 NOV. 2009 - Pippa Lee s'est construite une vie confortable dans une atmosphère feutrée. Elle est dévouée à son mari plus âgé, ainsi qu'à ses enfants déjà adultes. Mais à l'approche de la cinquantaine, cette sérénité en apparence parfaite s'effrite. Pippa a connu une enfance tumultueuse et délurée où se sont mêlés sexe, drogue et rock'n'roll. Désormais, elle doit donc trouver un équilibre entre sa jeunesse troublée et la femme "trop rangée" qu'elle est devenue. Sa rencontre avec un mystérieux jeune homme va lui permettre de trouver un nouveau sens à sa vie... La crise de la trentaine/quarantaine, la crise de l'adolescence, la crise économique... le mot crise est omniprésent en 2009 ! La réalisatrice Rebecca Miller a choisi de raconter sa crise existentielle traversée à cinquante ans, entre les souvenirs d'une jeunesse agitée et la monotonie de sa vie de femme plus rangée. Rien de bien palpitant ni novateur. Si l'on ne voyait pas les noms d'acteurs de renom défiler, on aurait presque le réflexe de regarder en haut à droite pour y trouver le logo orné d'un M et d'un 6 ! Que nenni. C'est un vrai long-métrage, gros budget et nominations aux Oscars, tout ça. Dans le rôle phare, Madame Penn qui prouve une fois de plus qu'elle est bien meilleure actrice que son affecté d'époux. Sauf que l'intrigue n'est pas des plus passionantes, les personnages sont des archétypes parfois un peu abusifs – la romantico-dépressive jouée par Winona Ryder, la fille ingrate, la tante lesb' camionneuse et sa copine artiste dévergondée – et la réalisation n'a rien de transcendant et manque cruellement de rythme – malgré un thème musical agaçant sensé donner du pep's à l'ensemble. On n'est pas devant un mauvais film, loin de là. Juste un métrage sans grande imagination, comme une soupe banale qu'on aurait tenté d'enjoliver avec de jolis noms comme dans les grands restaurants : velouté mélodramatique pour femmes au foyer désespérées, saupoudré d'un adorable Keanu Reeves et de son assortiment d'actrices de seconde zone (Ryder, Bello, Bellucci). L'affiche du film façon scrapbooking rappelle même ce hobby très en vogue chez les femmes de plus de 40 ans qui sont les cibles évidentes de ce mélo convenable et sincère. Le plus fascinant dans ce film n'est ni l'histoire – vue et revue cent fois – ni la réalisation, mais plutôt le casting que R. Miller a réuni à l'écran dans un mélo pas forcément honteux mais trop banal et artificiel pour nous emporter. Alan Arkin et Robin W. Penn tirent néanmoins le film vers le haut.
Ce qu'en dit la presse (Chronic'art) : « Les images ont souvent le goût et l'odeur du papier, le montage s'ordonne en chapitres, trop de personnages font les " virgules " et hachent l'histoire menu menu. »