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~ LE BLEU DU MIROIR : Critiques Cinéma, DVD et TV ~
19 février 2008

[ciné] JUNO

juno1

AVEC ELLEN PAGE, JENNIFER GARNER, MICHAEL CERA UN FILM DE JASON REITMAN ETATS_20UNIS4 COMEDIE - 1h31 - 2008 - Juno, jeune fille de 16 ans, tombe malencontreusement enceinte apres avoir fait l'amour pour la premiere fois avec son meilleur ami Bleeker. Ne souhaitant pas garder l'enfant elle décide de le confier a une famille d'accueil mais avoir un enfant a 16 ans n'est pas chose aisée et Juno va devoir affronter le regard des autres et faire les bons choix.

 

En cloque, mode d'emploi

Avertissement : ce billet comporte des séquences violentes et désagréables, accompagnées de propos de mauvaise foi diablement libérateurs, éloignez donc les enfants et les bobos de l'écran de l'ordinateur pour ne pas heurter leur sensibilité.

    Chaque année, une comédie "indie" décroche les louanges de la presse et des spectateurs - Garden State, Little Miss Sunshine, etc. Chaque année, tout le monde ne tarit pas d'éloges sur le coup de cœur de l'année, original, frais et décalé, un film intelligent qui fait du bien et donne le sourire. La populasse bobo semble raffoler du genre dont les codes sont facilement descriptibles : quelques références musicales ou cinématographiques suffisamment réputées mais pas trop commerciales pour donner au spectateur l'impression que le film est fait pour lui, un(e) ado faussement ringarde et incomprise dans un environnement familial atypique, des blagues et des situations loufoques dignes d'American Pie avec un ton prétentieux pour ne pas donner l'impression au spectateur qu'il s'abrutit mais suffisamment léger pour ne pas avoir à se justifier des carences scénaristiques qui lui donneraient cette fois l'impression d'être pris pour un con.

    En réalité, le film est une belle imposture que l'on nous vend sous l'étiquette glorieuse de "comédie indépendante" comme un gage de qualité. Les dialogues sonnent souvent faux, la mise en scène est remarquablement maladroite, les acteurs surjouent, la bande son est mal choisie et le scénario pas toujours crédible, voire même consternant d'irréalisme. Le choix de Juno de renoncer à l'avortement n'est qu'un élément scénaristique traité avec une superficialité affligeante : l'hôtesse d'accueil du planning familial est adepte du piercing et des capotes fruitées, les patients dans la salle d'attente font des bruits agaçants et une camarade de classe qu'elle croise à l'entrée lui apprend que les embryons ont des ongles. Oh my God que de motifs révoltants contre cet acte criiiiiimineeellll qu'est l'IVG et qui poussent la petite ado pseudo-grunge à porter sa grossesse jusqu'à son terme et la confier à un parfait petit couple américain aisé dans l'attente du miracle que serait pour eux de devenir enfin parents.

    On aurait aimé pouvoir se raccrocher au fait que les acteurs, au moins, sauvent le tout. Parce que pour Little Miss Sunshine, si l'on ne pouvait comprendre l'enthousiasme et l'hilarité générale devant un film plombant et faussement burlesque et décalé, on se réconfortait au moins des interprétations savoureuses de Steve Carrell et Alan Arkin. Dans Juno, c'est bien difficile. Ellen Page semble effectuer un one-woman-show sans en avoir l'étoffe et la mise en scène n'avantage pas ses répliques soi-disant cinglantes qu'elle débite avec un air coolement détaché. Quant à Jennifer Garner, elle ne paraît un minimum crédible que lorsqu'elle n'ouvre pas la bouche - et encore - et reste immobile et silencieuse sur son canapé façon Bree Van de Kamp.

     A force de vouloir nous servir ce plat indigeste de la soi-disant comédie indépendante bardée de slogans, qu'on vante comme la bonne surprise, on n'y croit de moins en moins et on se lasse déjà de ces objets marketing valorisés par les nominations aux Golden Globes ou les comparaisons approximatives... Rentrons donc dans le jeu. Si vous êtes bon public, que vous riez facilement et n'êtes pas trop regardant quant à la qualité d'un scénario, que vous avez adoré Little Miss Sunshine - ou que Michel Gondry est votre réalisateur préféré - alors courez voir Juno et extasiez-vous entre amis - sans vous étouffer sur le pop-corn - devant ce film plutôt formaté et guère plus intelligent qu'un teen-movie. Dans le cas contraire, passez peut-être votre chemin car le joli minois d'Ellen Page et les quelques rares répliques bien senties paraissent bien maigres pour justifier les 6 € 50 que vous coûtera votre place de cinéma.

LGFs 4,75  / 20

Presse (l'ouvreuse.net)

Béni soit le film indépendant US de l'année, débarquant dans nos salles gavé de récompenses et autres nominations aux Oscars, car grâce à cet objet de culte savamment produit pour être officiellement désigné comme LE petit bijou qui renverse tous les festivals, le cinéphile bobo peut s'en aller consommer de la comédie niaise ricaine sans renier ses principes d'insurgé contre ce sale monde commercial. Ainsi, après Little Miss Sunshine en 2006 encensé pour sa galerie de personnages vus seulement 3768 fois ces vingt-cinq dernières années, débarque en 2007 la fabuleusement insipide Juno, ou comment une comédie digne d'un épisode de Gilmore Girls se retrouve en course aux Oscars et portée au Pinacle par une presse excitée par le label "indépendant" tel le quaterback bavant sur la cheerleader. Car mise à part cette pseudo-indépendance qu'un critique sur deux s'oblige à mettre en avant pour justifier sa dithyrambe (quand bien même le film est produit par la Fox, mais bon…), nous sommes bien incapables de comprendre les louanges vis-à-vis de ce néant absolu qu'est le nouveau film de Jason Reitman (Thank You For Smoking). Jamais original, jamais drôle, jamais pertinent, Juno n'est qu'une succession de scènes platement réalisées (mais c'est ça l'independant touch coco !) proposant poncifs bien sages et absence totale de point de vue.(...) Ainsi la bande originale pourrait bien être une note d'intention inconsciente des auteurs : tandis qu'Ellen Page et Jason Bateman passent leur temps à parler de rock punk, nous n'entendons tout au long de la projection que de la pop guimauve sirupeuse, représentant bien le projet Juno : partant d'un thème pas forcément mainstream et familiale, Reitman ne livre en fin de compte qu'une bluette anodine. Nicco

Filmographies

Ellen Page ( X-men 3, Hard Candy  ... )
Jason Reitman ( Thank you for smoking ... ) 

Prochaine toile

Into the wild de Sean Penn

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Commentaires
W
Merci pour la leçon de morale. Tu prêches à converti :) <br /> <br /> Seulement, tu serais beaucoup plus pertinent si tu citais plutôt des films un peu plus crédibles - et moins niais - que Garden State et Juno, même si ces deux-là peuvent être divertissants.
B
Personnellement j'aime le cinéma indépendant américain, j'aime les garden state, les juno ou autres. J'aime ce cinéma là parce que même s'il présente peut-être les défauts de la jeunesse 'ou de l'immaturité' il faut reconnaitre qu'il est plus agréable de voir un tel film, plutôt qu'une oeuvre (devons nous dire oeuvre?) formatée pour réussir ? Le cinéma de blockbuster... ? <br /> <br /> Je pense qu'il faut soutenir le cinéma indé pas le casser comme cela. Même si je n'ai pas trop aimé le dernier Gondry, je le respecte, je respecte son courage, d'autres avec son succès auraient décidé de tourner pour les grosses boites et faire de la merde. <br /> <br /> Ces jeunes réalisateurs ont besoin de grandir, laissons leur le temps. On aurait quand même sacrément besoin en france d'un cinéma indépendant un peu plus présentable...
E
j'ai honte des fautes que j'ai laissé passer dans mon post...
S
Bonjour Wilyrah,<br /> <br /> Pour ma part, l'oeuvre majeure de Michel Gondry est clairement "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" également. Pour le reste, il était difficile de faire aussi fort avec "La Science des Rêves". Pourtant, le film a suffisament d'atouts pour être appréciable.<br /> <br /> En tout cas, je te remercie de ta précision.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> Pour info, je te remercie de ton passage sur mon blog (j'ai répondu à ton message sur "Paris).
W
Ce n'était qu'une comparaison avec le côté tendance de Gondry et le fait qu'il est très surestimé à mes yeux. Ses films sont intéressants, quand on se positionne du point de vue de l'idée de départ. "Eternal Sunshine" est un film superbe, touchant et très concret, j'ai beaucoup d'affection pour ce film, malgré ses défauts. On voit qu'il n'a pas la trempe ou la maturité d'un réalisateur de longs-métrages à certains moments.<br /> "La science des rêves" et "soyez sympas, rembobinez" sont des idées originales également, c'est indéniable. Toutefois, en tout cas pour "la science des rêves", je trouve son travail négligé.
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