Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
~ LE BLEU DU MIROIR : Critiques Cinéma, DVD et TV ~
17 février 2007

[ciné] LES FILS DE L'HOMME

header_fils

 AVEC CLIVE OWEN, MICHAEL CAINE, JULIANNE MOORE
  
UN FILM DE ALFONSO CUARON ANGLETERRE1 ETATS_20UNIS4 ANTICIPATION - 1h50 - 2006 

L'homme, en 2007, a épuisé toutes les ressources de la planète. La dernière naissance remonte à près de vingt ans, et le désespoir a engendré à travers le monde un climat de violence, d’anarchisme et de nihilisme exacerbé. L'Angleterre est le seul pays à avoir évité cette descente aux enfers en se dotant d’un régime totalitaire. Dans ce monde en déclin, une jeune femme, Kee, croise la route d'un militant déchu, Théo. Enceinte de huit mois, elle incarne le dernier espoir du genre humain, le miracle que chacun guettait depuis dix-huit ans.

Les vices de l'homme.

Le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron est un touche-à-tout. Après avoir réalisé le meilleur volet de la saga Harry Potter qu'il avait marqué de son empreinte visuelle, il adapte le roman de science fiction de P.D. James, Les fils de l'homme.

Dans un avenir proche (même pas une vingtaine d'années) et dans un monde inhospitalier, les femmes sont devenues stériles. Le dernier enfant a en effet vu le jour il y a plus de dix-huit ans. Le désespoir et la migration des peuples ont conduit le Royaume-Uni, seul pays n'ayant pas encore sombré dans le chaos, à mettre en place un régime totalitaire. Le gouvernement contrôle très strictement les flux migratoires et délimite les zones pour séparer les citoyens des immigrés.

Dans cet état policier, on encourage même les personnes agées qui seraient fatiguées de survivre à mettre fin à leurs jours en mettant à leur disposition des pillules pour se laisser partir en toute quiétude. De véritables camps de concentration sont mis en place pour parquer les clandestins et l'on découvre l'horreur. Celle de la misère, du désespoir, la loi de la jungle au milieu des guérillas et cette captivité qui ne sont pas sans rappeler une période noire de notre Histoire (on peut penser à la seconde guerre mondiale, mais aussi à plus récemment ces camps de régulation de clandestins aux frontières françaises ou espagnoles).

Caméra sur l'épaule, Cuaron filme au coeur de l'action en 2027, soit dans vingt ans seulement. Flux migratoires, changements climatiques... ces thèmes actuels ne sont plus simplement prévisionnels mais sont et seront de véritables problèmes pour notre civilisation. Ce que l'on voit n'est plus de la science-fiction. En effet, les personnages évoluent dans un monde au fonctionnement et aux décors quasiment identiques au notre - en pire. Cuaron apporte une vision terriblement pessimiste où l'Homme est un loup pour son espèce : auto-destructeur et sans espoir de renouveau. La pollution et l'infertilité des femmes ayant rendu ce monde hostile, il faut survivre au milieu des scènes de violence urbaine et de terrorisme, dans un pays fasciste où règnent la propagande et la répression.

Clive Owen, très juste, campe un anti-héros usé en quête d'une raison de ne pas avaler une pilule Quietus lui aussi... Son ex Julian (Julianne Moore) ré-apparaît finalement dans sa vie. Elle est à la tête d'un mouvement de résistance et souhaite lui faire une requête personnelle. Pacifiste et utopiste, elle souhaite que le gouvernement reconnaisse les droits des réfugiés. Mais les évènements ne vont pas tourner comme elle l'aurait souhaité. Bien malgré lui, Theo (Owen) se chargera donc de sa protection et l'escortera jusqu'à "bon port", non sans encombres. Heureusement, il pourra compter sur le soutien loyal et indéfectible de son vieil ami Jesper interprété par Michael Caine, terriblement drôle et attachant en papy hippie.

Le film est accrocheur. Les scènes de la première heure sont fortes et il est impossible de ne pas se sentir concerné. Le parcours du combattant - pardonnez le jeu de mots - qu'il va devoir effectuer est un peu tiré par les cheveux parfois car de nombreux alliés resteront sur le bord de la route. Néanmoins, le final est carrément saisissant : une scène profondément pessimiste où le chaos semble se taire quelques instants pour redonner un souffle d'espoir aux hommes, avant qu'une explosion ne mette un terme à cette armistice éphémère. Certainement un des meilleurs films de l'année 2006 dirigé d'une main de maître par ce formidable technicien visuel. Alfonso Cuaron démontre encore son talent dans la maîtrise du rythme et de l'image, en alternant plans larges et gros plans, séquences brèves et plan-séquence.

Un film d'anticipation, qu'on peut qualifier de pessimiste mais finalement d'un réalisme troublant, qui soulève des questions plus que d'actualité pour que "le futur ne soit pas une question du passé"

LES FILS DE L'HOMME 4

         Filmos         
Clive Owen (Inside Man, Closer, Sin City, Gosford Park...)
Julianne Moore
(The Hours, Magnolia, Mémoire effacée, Hannibal, Psycho, Le monde perdu...)
Michael Caine
(Le Prestige, Batman Begins...)
Alfonso Cuaron
(La petite princesse, Y tu mama tambien, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban...)

     Prochaine critique   
La môme de Olivier Dahan

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Pour moi c'est le meilleur film de l'année 2006.
L
Je viens tout juste de voir le film (ton article m'avait accroché) et je dois dire qu'il effectivement doté d'un réalisme qui fait peur... Tout comme toi j'ai beaucoup aimé le film. Merci de me l'avoir fait connaître!
T
Et pourtant l'un des films les plus adulés ! Je me rattraperai !
B
Et en plus tu as aimé je suis content... Pour moi aussi l'un des meilleurs films de l'année 2006 :)<br /> Un grand potentiel dans Cuaron :)<br /> Grand film à mon sens !<br /> Et pour History of violence je ne l'ai pas vu ;)
C
D'accord avec toi !!<br /> <br /> Grand grand film, aussi prennant qu'un Soleil Vert selon moi
Publicité
~ LE BLEU DU MIROIR : Critiques Cinéma, DVD et TV ~
Visiteurs
Depuis la création 58 283
Newsletter
Publicité