[télé] SIX FEET UNDER - 2001-2005

SIX FEET UNDER
Created by Alan Ball

A l'occasion de mon deuxième visionnage de l'intégrale de Six Feet Under, je me suis dit qu'il était temps que j'écrive un peu sur cette série. Enfin, que j'essaie. Difficile de décrire tout ce que Six Feet' peut m'évoquer. Ridicule, certains penseront. Ce n'est qu'une série. C'est sans savoir ce qu'il en est dans ce cas.

Chaque épisode d'une cinquantaine de minutes est une petite pièce d'art qui nous renvoie à notre propre existence et au rapport que l'on a avec les autres. Chaque personnage a ses faiblesses, ses désillusions et ses blessures.

Ça parle de quoi? De la mort. En fait, non. De la vie plutôt. Ce fil tendu de la naissance à la mort, qui s'use et s'effiloche avec le temps.

Six Feet Under c'est donc avant tout une certaine ambiance, une philosophie. Si elle se distingue des autres séries, c'est parce qu'au lieu de s'enfermer dans le mélodramatique, piège que certains ne savent pas éviter avec un tel sujet, une touche de cynisme et d'humour noir viennent compléter la recette de ce tv-show anti-conformiste, qui jouera plus d'un tour au politiquement correct.

Dès le premier épisode les ingrédients sont réunis. La mort, la famille, l'amour, la sexualité. Et ces mini-spots publicitaires qui viennent entrecouper ce pilote, comme pour dénoncer le merchandising à outrance où les requins vendent tout et n'importe quoi : le commerce de la mort. Quand tout est prétexte à se faire toujours plus de pognon.
Mais cette famille de croque-morts, à l'image du père qui décède dès le début de la série au volant de son corbillard, apporte ce qu'il faut d'humanité dans ce métier. Chaque épisode commence par un décès : du plus stupide au plus grave. La mort finalement est présente à tous les coins de rue - n'y voyez pas de jeu de mots avec le destin de Nathaniel Fisher Sr.

Finalement les deux fils Nate et David se verront léguer l'entreprise de Pompes Funèbres Fisher & Sons et reprendront l'affaire (pas forcément de leur plein gré, notamment pour Nate qui ne voit pas comment on peut exercer une telle profession) et l'on découvrira au fur et à mesure leur vie en dehors du boulot.

Nate, fils ainé et pas encore véritablement adulte, se cherchera sans véritablement se trouver. Entier et sincère avec les autres, il ne saura saisir les opportunités de vivre véritablement sa vie lorsque le bonheur se présente à lui.
David, celui du milieu, laissé pour compte et introverti, fera son coming-out grâce à son petit-ami Keith, avec qui il construira sa vie, ses projets et sa petite famille, en dépit du regard des autres.
Claire, la cadette de la famille, aigrie et désinvolte, artiste dans l'âme, va passer dans la vie d'adulte non sans difficultés. Outre sa fâcheuse tendance à tomber amoureuse d'un garçon encore plus paumé que le précédent, elle est constamment en révolte contre le monde dans lequel elle vit.
Et pour chaperonner cette famille presque comme les autres, il y a Ruth. Femme au foyer désespérée, elle s'oubliera dans la dévotion qu'elle porte à sa famille et son côté obsessionnel derrière lequel elle cache une profonde dépression due à son impression de ne jamais avoir eu le choix dans sa vie. Et côté cœur, après avoir trompé son mari un temps avant qu'il ne meure, elle n'aura pas plus de réussite dans le choix de ses partenaires que sa fille.

Employé par les Fisher, Rico Diaz est le restaurateur. Celui qui s'occupe en sous-sol de redonner une dernière fois une belle apparence à ceux qui sont partis afin que ceux qui restent puissent leur dire au revoir. Son tempérament franc et ses prises de position radicales lui vaudront de nombreux accrochages avec ses patrons mais finalement, ce personnage, se dévoilera petit à petit - en même temps qu'on découvrira sa vie de famille - et montrera une sensibilité et des valeurs qui le rendront profondément sympathique.
Keith quant à lui attendra David un peu en retrait pendant plusieurs mois, le temps que celui-ci s'ouvre aux autres et à lui-même. Bien dans sa peau, ce flic estampillé "flic homo" apportera énormément au plus fragile des enfants Fisher. Véritable béquille, il sera d'un soutien indéniable pour celui qui deviendra son partenaire en attendant de pouvoir être davantage.
Et il y a Brenda. Celle-ci est un peu l'emblème de la série. Philosophe, réfléchie (trop), complètement perdue à force d'introspection à outrance, elle est un peu ce chacun d'entre nous qui tente de construire sa vie. Fille de deux psychanalystes réputés, au Q.I carrément au dessus de la norme, c'est le personnage le plus perturbant de SFU mais finalement le plus fascinant car celui qui contient le plus de richesse et de profondeur. Pendant cinq ans, elle et Nate vont s'aimer et se désaimer, se quitter et se retrouver. Quelque chose de particulier les unira sans qu'on ne sache - pas plus qu'eux - si finalement ils étaient faits l'un pour l'autre.

Une série qui réunit donc des personnages parfois détestables mais souvent attachants, incarnés par d'excellents acteurs (de Peter Krause à Rachel Griffiths en passant par Michael C. Hall ou Lauren Ambrose) et de nombreuses apparitions de personnages secondaires tout aussi incontournables, avec notamment Kathy Bates, cette amie qu'on rêve tous d'avoir ou encore le formidable James Cromwell qui interprète l'attachant George Sibley.

Sur une musique de Thomas Newman - qui nous offrira des thèmes à nous faire tomber - cette série compte cinq saisons pleine d'émotions en tout genre aux scénarii savamment construits - à l'image des scènes introductives qui verront un individu trouvé la mort dans des circonstances variées. Avec une photographie soigneusement esthétique et un humour noir décapant, son génial et inspiré créateur Alan Ball conclura son show de façon magistrale par un final grandiose d'une heure et quart.

Après cinq ans et en plein succès, la meilleure série de tous les temps (récompensée par de nombreux Golden Globes et Emmy Awards, notamment celui de la meilleure série dramatique) tire donc sa révérence avec une conclusion qui réservera son lot de surprises. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, je ne saurais vous la recommander plus vivement.

Comments

[Sycophante]

Je suis d'accord avec l'idée que c'est à mon sens la série la mieux réalisée ! La dernière saison m'a bouleversé... On dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés, la scène de l'enterrement est à ce titre atroce (alors que la dernière volonté du défunt semblait bonne... sur le papier). Le personnage de Brenda m'a aussi beaucoup touché dans la saison 5, notamment au travers de l'épreuve qu'elle traverse (qui est assez énorme...).

[wojtky]

Premiere probleme: Je ne parle pas francais. Je voudre image Nate avec Brenda.
Anglais: Sorry, I can't speak french very well, so I try explain my problem in english: I'd be very thankful if you send me link to this photo above (brenda and nate) in bigger version. I was looking here too: http://paloushka.free.fr/sixfeetunder and I find great photos there, but I couldn't find this (btw, this gallery is in half not working - empty, maybe you know why, because there are amazing pictures). Please, write to me if you know where I can find this.

[tinalakiller]

une des meilleures séries que j'ai pu voir!

[ynausicaa]

j'adore cette série même si je ne l'ai regardé en intégralité qu'une seule fois. C'est une des rares séries sans complaisance qui nous montre tels que nous sommes. C'est la seule série qui m'a tant ému à travers les personnages de Lisa (malgré le fait qu'elle soit parfois agaçante) mais surtout nate qui à la fin de la saison 3 et le début de la 4 m'a ému, il m'a même fait pleurer à la saison 5! Pour moi, c'est ma série culte au même titre qu'X-files!
ps: j'ai mis mon adresse msn au cas où pour chatter! bises!

[Wilyrah]

On dit "merci" à qui ? :D